|
|
16.04.2013
Rive gauche du Noun :Un mort après des affrontements inter ethniques
Le jeune Mbomoua Mamouda est décédé après avoir reçu des coups sur la tête lundi soir lors d’une rixe entre Bamouns et Bamilékés.
Agé de 22 ans, le jeune Mbomoua Mamouda a été inhumé hier, dans la stricte intimité familiale dans son village Nkoundoumben par Foumbot, en présence du sultan roi des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya. Il laisse une veuve et deux enfants. D’après le deuxième adjoint préfectoral de Foumban, Namba, qui assure la fonction de sous-préfet par intérim de Foumbot, ce conducteur de mototaxi a trouvé la mort dans la nuit de lundi dernier, au carrefour Bamougoum, à l’entrée de la rive gauche du Noun, dans le village Kwetvu. Et ce, après des affrontements entre les populations Bamouns et Bamilékés. Il aurait reçu des coups de machette et de gourdin sur la tête. Les affrontements auraient déclenché après qu’une famille Bamiléké ait trouvé des populations Bamouns dans son champ. Outre ce décédé, l’on a également enregistré quatre motos calcinées, et cinq blessés dont trois dans un état grave. Trois personnes parmi les blessés, des Bamilékés, ont été évacués à Bafoussam, par peur de représailles.
Malgré la violente pluie qui s’est déclenchée lundi soir dans la région de l’Ouest, le préfet du Noun, Sodea Hamadjida est descendu sur les lieux accompagné de tout son état major. Des gendarmes venus de Foumban et de Bafoussam, ainsi que des éléments du bataillon des troupes aéroportées de Koutaba (Btap) se sont également rendus sur les lieux afin de calmer les ardeurs des uns et des autres et éviter tout débordement. « Hier (lundi, Ndlr), nous avons pu apaiser les gens. Nous avons rendu visite à la famille qui est musulmane, elle avait déjà récupéré le corps et nous a rassuré que leur fils devait être enterré le lendemain (hier, Ndlr). Le sultan va descendre lui-même à Foumbot pour apaiser les populations », explique le préfet Sodea Hamadjoda, joint au téléphone. Informé, le gouverneur Midjiyawa Bakari a tenu une réunion de sécurité sur le sujet hier mardi, afin de voir les solutions à apporter pour ramener la sérénité.
A titre de rappel, cette réunion fait suite à celle tenue le 31 août 2012, après d’autres affrontements entre les deux groupes ethniques. Ce jour, le préfet du Noun d’alors, Pascal Mbozo’o Nnomengon, avait expliqué que d’une part, il y a des populations Bamilékés installées depuis plus de 60 ans sur
ces terres, qui estiment être chez eux et peuvent cultiver et vendre ou s’organiser en chefferies autonomes et appeler à la création d’une unité administrative. Et d’autre part, il y a les Bamouns qui estiment que les Bamilékés installés sur la rive gauche du Noun le sont par accident à l’aube des indépendances et ne sauraient exercer une emprise sur ces terres, ni se constituer en chefferies autonomes.
Après avoir écouté les deux parties, Midjiyawa Bakary avait prôné la paix entre les deux peuples et prescrit de faire ramener le calme dans chaque village en attendant qu’une solution définitive soit trouvée. Le délégué régional du Cadastre, des Domaines et des Affaires foncières pour l’Ouest, Jean Marie Manga, avait rappelé que ces terres de la rive gauche du Noun appartiennent au « domaine national » de l’Etat. Et qu’à ce jour, il n’existe aucun acte du Minatd qui y créé des chefferies de 3è degré et par conséquent, aucune des populations présentes sur le site ne pouvait détenir un titre foncier ou encore vendre une parcelle de terrain. Raison pour laquelle, le gouverneur avait exigé que tous ceux qui ont venu des parcelles de terrain sur le site remboursent cet argent.
Eric Vincent FOMO, à Foumbot.
Cameroon-Tribune
|
|
|
