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09.01.2013
Foumban: Ndam Njoya se trompe de palais
Le leader de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) et ses militants ont attaqués le palais des rois Bamoun, oubliant que leur combat cible plutôt le palais de l’Unité.
Il fallait vivre pour le croire ! Une barbarie agissante a conduit les militants de l’Udc, en violation flagrante d’une décision du sous-préfet de Foumban, à attaquer sans vergogne le palais des rois Bamoun. Le bilan de cet ignoble agissement a été sans appel : une dizaine de voitures endommagés, dont celle du sous-préfet de Foumban, des commerces pillés, deux chevaux de la cavalerie royale emmenés, des toitures et vitres de certaines maisons à l’intérieur du palais touchées, plusieurs blessés dont le chef d’état major de la cour du Palais, Manchut Toupanka. A l’origine du drame, l’organisation d’un carnaval dans les artères de la ville pour la résidence du président national de l’Udc, (à la vérité, c’était une marche politique), qui entrainera la violation des prescriptions du sous-préfet de Foumban.
En effet, en date du 26 décembre 2012, le sous-préfet de Foumban, Jean Roger Kuo, reçoit de Tapon Mama, président de la conférence des présidents départementaux Udc du territoire communal de Foumban, une demande de déclaration de manifestation publique en vue de l’organisation d’un « carnaval de Foumban et sa région », assortie d’un itinéraire incluant tous les artères poussiéreux de la ville. Répondant à cette demande, « le chef de terre », tout en saluant cette initiative, attire l’attention sur « la nécessite de modifier le parcours de ce carnaval au niveau du carrefour serpent à deux têtes-entrée palais-rond point Najoh. » Selon Jean Roger Kuo, « des informations concordantes font état de sérieuses menaces de trouble à l’ordre public. » Quelques temps après cette correspondance du sous préfet, il sera délivré à Tapon Mama le récépissé N° 280/RDMP/F32.01/BAAJP, dans lequel il est également précisé que l’événement aura lieu suivant l’itinéraire prévu dans le programme, hormis le carrefour serpent à deux têtes-entrée du palais des rois Bamoun-Carrefour Nâjoh. »
Violation de la loi
Malgré toutes ces injonctions, les militants de l’Udc, venus pour la plupart des zones rurales et conduits par leur président national, Adamou Ndam Njoya, qui aime à brandir son statut de juriste-républicain, accompagné de son épouse, l’honorable Tomaino Ndam Njoya, bravent les barricades placées sur l’axe extirpé de l’itinéraire. Pour marquer leur défiance des pouvoirs publics », les militants vont accompagner cette violation des déviances : après des youyous en guise de bravoure et de victoire, les partisans de Ndam Njoya vont criblés de cailloux l’enceinte du palais. Ils y accèdent et ciblent les véhicules garés, passent au peigne fin les boutiques situées à l’entrée du palais, avec bien d’autres exactions.
Certains observateurs ont vu en cela une action préméditée et bien planifiée, « car, on ne peu trouver les cailloux dans aucun endroit dans les environs du palais. Mais quand vous voyez la grosseur des cailloux vous comprenez qu’ils s’étaient préparés pour aller en guerre », indique Souleman Ndam, citoyen. Par ailleurs, certaines personnes disent avoir pu identifier « le pick-up qui a fait des tours pour charger des sacs de cailloux, gardés avec le bon soin des femmes qui vendent en face du palais. » Adamou Ndam Njoya, galvaudant le concept de Carnaval, activité culturelle, a, selon certains, simplement organisé une marche politique non pas pour conquérir le palais d’Etoudi et devenir de ce fait président de la République, mais pour saccager le palais des rois Bamoun, pour réaliser ses ambitions de super chef des Bamoun. Sinon, comment comprendre cet acharnement ? Ndam Njoya a-t-il oublié que les enjeux et jeux politiques se trouvent ailleurs et non au palais des rois Bamoun ? D’ailleurs, pour beaucoup, l’idéologie de l’Udc s’est finalement construite autour de « l’anti-palais ou anti Mbombo Njoya. Toute chose qui fait de l’Udc un parti départemental. »
Réactions
A la suite de ces tristes événements, le sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya a appelé au calme, dans un message destiné à tout le peuple Bamoun. Toutefois, il rappelé que cette attitude de Ndam Njoya qui n’est autre que le recherche du trône de Nchare-Yen, fondateur de la dynastie, et a inviter le peuple à la vigilance. Le Rdpc pour sa part est monté au créneau. Les présidents des six sections du Noun ont commis un mémorandum condamnant cet acte Ils ont aussi exprimé « la désolation et la stupéfaction de l’ensemble des militants, face à cet écart de comportement déplorable, qui attaque les symboles traditionnels de tout un peuple, construits pendant plusieurs siècles, et restaurés grâce avec l’appui de l’UNESCO ». Par ailleurs, les militants « dénoncent cette manipulation répétitive des populations, par un leader éconduit par sa propre décrépitude politique, qui ternit depuis des années l’image de tout un peuple ; acte qui intervient quelques jours seulement après la tenue de la 544e édition du NGUON, fête qui a rassemblé tous les Bamoun et amoureux de la culture, venus de tous les horizons, autour de leur roi, et en présence du représentant spécial du Chef de l’Etat. Ils s’inscrivent en faux contre cette logique infructueuse et aberrante qui insulte la sagesse et les valeurs traditionnelles d’un peuple respectueux de son riche et immense héritage culturel et des institutions républicaines »
Josiane Tataw
Envoyé spécial à Foumban
Camerounlink.net
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