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13.01.2011
Rapport judéo- chrétiens:Le vrai musulman connait sa position
Elle a été déclinée au cours d’une conférence débat organisée par le Programme Islamique pour l’assistance humanitaire PIAH à Douala hier 12 janvier 2011.
L’appel s’est voulu retentissant pour une relation islamo chrétienne pacifique au Cameroun et dans le monde. Face à la recrudescence des attaques contre les minorités judéo chrétiennes en terre musulmane enregistrées ces jours, le PIAH n’a pas trouvé meilleur que d’invoquer la réflexion sur le thème « Minorité judéo-chrétienne en terre Musulmane : la situation des coptes d’Égypte et d’Irak et le musulman face aux fêtes judéo-chrétiennes ».
Et la motivation qui soutient cette assise du 12 janvier 2011 est, au-delà des attentats perpétrés contre les Coptes d’Égypte, d’Iran et du Nigéria, est disais-je un tract qui circule depuis quelque temps, interdisant la musulman à prendre part aux fêtes judéo chrétiennes comme celle de Noel et de Nouvel an. Face à ce « refus sans fondement », le président du directoire du PIAH Cheikh Ibrahim Moubarak MBOMBO oppose l’argument contraire « qu’il est permis à un musulman de souhaiter aux chrétiens et autres communautés religieuses des gens du livre, une bonne fête à l’occasion de leurs fêtes. Cette autorisation est considérée parmi les actes louables à partir du fait que Dieu ne l’a pas interdit. ». Car se référant au Saint Coran, le conférencier du jour dira « Aussi bien qu’il est louable que lorsque les gens di livre adressent les salutations et souhaits aux musulmans à l’occasion de leur fête. A cet effet, Allah l’Exalté dit « Si quelqu’un, quel qu’il soit, vous adresse un salut, une invocation, une honorification ou autre, répondez lui par un salut meilleur ou équivalent. Allah vous demandera des comptes sur toute chose, qu’elle soit grande ou petite » S : V86
Et dans un contexte où les ramifications de ces mouvements extrémistes sont tapies au Cameroun, appelant par exemple à ne plus exécuter l’hymne national car considéré comme chant d’associationnisme ou à éviter tout contact avec les autres religieux, il est urgent de tirer la sonnette d’alarme, et de dénoncer ces discours contraires à l’éthique musulmane, et ce à la lumière du Saint Coran. « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec générosité et d’avoir des relations avec les incroyants qui ne vous ont point combattus ni chassés de vos demeures. Dieu aime les gens bienfaisants et cordiaux. » S60 :V8
A l’issu de ces échanges houleux entre religieux et journalistes, ces recommandations ont été formulées :
« Au regard de ce qui se passe dans le monde et au tour de nous, les camerounais doivent comprendre que Dieu leurs a confiés la paix, la stabilité, l’unité et la coexistence pacifique entre eux sans distinction tribale aucune, ils doivent louer Dieu pour cela en les conservant et en transmettant ces cultures spécifiques au Cameroun à la jeunesse toute entière. C’est chaque camerounais qui est interpelé à sauvegarder cette culture ; sauvegarder cette culture de paix veut dire de :
- d’aimer la patrie et de dénoncer tout message négatif importé qui, inadapté à notre contexte peut susciter à la révolte et à la haine contre une religion et ses adeptes,
- œuvrer sincèrement pour la sécurité de nos institutions et de toute la population à travers sa conviction en Dieu qui appelle à la paix, l’amour et la sécurité de sa créature,
- condamner vivement et ardemment tous les crimes du monde faits au nom d’une quelconque foi ou religion en préservation de notre unité nationale gage de notre liberté de culte,
- prendre conscience que la religion est de nos jours l’un des outils les plus utilisés par les adeptes du terrorismes et les politiciens maladroits pour détruire la cohésion sociale, freiner le développement et susciter la guerre entre les peuples qui auparavant vivaient dans la paix,
- éviter tout discours qui dégage du dénigrement et de l’insulte à l’égard d’une religion, tout en œuvrant positivement pour une vie d’ensemble meilleure entre concitoyens et adeptes des religions différentes,
- rassembler les leaders des religions monothéistes dans le cadre des rencontres inter religieuses pour travailler ensemble dans les projets de prévention sociale contre les maux qui peuvent avoir des conséquences défavorables à notre société, pour cela il faut une vraie représentation Musulmane afin que celle-ci communique les résultats issus de la coopération inter religieuse aux adeptes de l’islam les plus éloignés des non musulmans ou qui vivent dans une localité majoritairement musulmane etc…
- avoir une représentation Islamique camerounaise qui est une nécessité car elle permettra un travail préventif continu de sécurité, de diagnostic, de statistique, de contrôle et de sensibilisation auprès de la communauté musulmane afin que celle-ci ne soit pas victime du détournement de conscience qui puisse favoriser une crise sociale au Cameroun à un moment inattendu,
- dénoncer enfin qu’il existe au Cameroun des discours et des enseignements (importés) non-conformes à l’Islam et au contexte camerounais, qui se réclament appartenir à l’islam, et qui implantent déjà ses tentacules au sein de la jeunesse musulmane camerounaise ; dénoncer que ces discours sont néfastes pour notre société et qu’ils sont sources réelles de guerre intereligieuse à l’avenir si rien n’est fait dès maintenant,
- rendre impératif une collaboration entre la représentation islamique nationale quasi inexistante et l’administration ou les institutions de la république afin de faciliter la tâche à cette représentation religieuse à obtenir les résultats…
Sur ce c’est toute la République qui en est interpellée mais davantage les religieux. »
Aziz MBOHOU
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