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10.01.2023
Eclosion de la médecine africaine: Le Pr Euloge Yiagnigni rassure quant au soutien du chef de l’état
C’est mardi le 03 janvier que le cardiologue, naturopathe et chercheur, le Professeur Euloge Yiagnigni, a reçu et accorder un entretien panoramique à votre journal sur le sort de la médecine traditionnelle, ceci au regard du discours du chef de l’État SE Paul Biya en ce qui concerne le domaine de la santé vu dans sa globalité. Lisez plus-tôt.
Bonsoir Professeur, dans sa traditionnelle adresse de fin d’année et de souhaits de nouvel an à la nation, le chef de l’État a parlé du relèvement des plateaux techniques dans nos hôpitaux ceci pour l’amélioration des conditions de prise en charge des patients sans pour autant faire de manière spécifique un clin d’œil à la médecine traditionnelle qui a pourtant servi de bouclier face au Covid-19.
Quel regard cela vous inspire-t-il ?
Merci beaucoup pour cette opportunité que vous m’offrez de m’exprimer en de telles circonstances particulières, celle du discours du chef de l’Etat SE Paul Biya à la nation tout entière. Y venant, je dois vous dire que le chef de l’État a parlé de l’amélioration de la prise en charge ou encore du relèvement des plateaux techniques dans sa globalité. Il faut donc bien intégrer que quand on dit santé, on y fait allusion à tous les aspects. Il y a la recherche et à la médecine préventive il faut joindre à côté la médecine curative.
Vous savez l’infrastructure sans personnel qualifié ne produit pas de bons résultats. C’est dans la globalité qu’il a parlé et lorsque vous faites allusion au domaine de la pharmacopée, il y a une loi qui est en attente d’être promulguée par le chef de l’État. C’est une loi qui encadre la recherche dans le cadre de la pharmacopée ou de la naturopathie. Ça serait une vraie révolution. Nous l’attendons et nous espérons que ça ne mettra plus longtemps. Ça sera un coup d’accélérateur pour notre métier.
Nous sommes donc en attente de la promulgation de la loi sur la pharmacopée qui va changer beaucoup de chose car n’oublions pas que près de 70% de camerounais se traitent à partir de la pharmacopée africaine. Donc je pense que le chef de l’État n’a pas oublié cette voix et nous attendons que cette loi sorte. Mais déjà, nous anticipons en mettant sous pieds avec des collègues et collaborateurs des naturopathes, des chercheurs, des universitaires et des médecins avec lesquels nous sommes en train de mettre sur pied « la société camerounaise de la médecine africaine ». Ça c’est pour anticiper pour que lorsque la loi sera promulguée, que nous puissions implémenter sans plus attendre, que ce soit sur le plan de la recherche, de la valorisation des trouvailles, ou sur le plan même de l’amélioration des conditions de vie de nos membres. Nous sommes bien préparés à recevoir ce texte de loi. Donc je suis sûr qu’il est soucieux de la recherche notamment en matière de la pharmacopée.
Professeur, la Covid-19 semble avoir sonné le réveil de la conscience de la médecine africaine et par conséquent l’émergence des chercheurs…Qu’en pensez-vous ?
C’est vrai. C’est un constat largement partagé. Et quoi qu’on dise, l’Etat y est pour Beaucoup. Vous savez, le simple fait que l’État ou encore le gouvernement ait permis l’homologation des prix avec l’autorisation de mettre sur le marché les produits de la pharmacopée c’est un indicateur très fort qui incite tous les chercheurs dans ce domaine à mener la recherche pour pouvoir être valorisé et pouvoir être vu par tous les camerounais, c’est déjà un acte assez fort, la reconnaissance de la place de la pharmacopée et cela nous pousse à continuer à faire la recherche. Pour l’instant je suis sur une piste des produits naturels qui régulent la glycémie ; également, je suis sur une piste de médicaments naturels qui éliminent l’hépatite même si les recherches ne sont pas encore clôturées. LaCovid-19 est venue relever le potentiel national et c’est à nous de faire des efforts car l’État a fait sa part et nous devons mener la recherche en respectant les canevas pour qu’à terme ces produits puissent être homologués.Moi particulièrement je ne me suis pas arrêté-là ; le Chlorocure que vous voyez a d’autres vertus que nous sommes en train d’explorer. Nous sommes donc en train de faire la recherche sur d’autres infections susceptibles d’être guéries par le chlorocure. Donc on avance tout doucement pour le bien des camerounais.
Beaucoup de chercheurs se plaignent de l’absence de soutien de l’État au niveau de la recherche et ça semble être à l’unanimité qu’en est-il exactement et qu’en pensez-vous ?
Moi je pense que en matière de recherche la première chose c’est le soutien administratif après on peut explorer les autres voient de financement. Certes l’apport financier était très minime voire même absent, mais ça ne doit pas justifier l’absence de la recherche en matière de pharmacopée africaine ; il faut épauler d’autres, avoir des financements et c’est ce que moi j’ai fait s’il fallait attendre le soutien financier de l’État, je n’aurais pas pu mettre sur pied le chlorocure donc il faut de l’audace, regarder ailleurs en attendant le soutien de l’État parfois sa tarde et un jour vous l’obtenez même si c’est minable.
Pour revenir à vous personnellement qu’est-ce que vous envisagez comme perspectives à venir dans votre domaine pour l’année 2023 et au-delà?
La première chose c’est la mise sur pied de la société camerounaise de la médecine africaine qui aura en son sein des naturopathes, des universitaires, des médecins, des chercheurs qui sont intéressés par la naturopathie. C’est ça le grand challenge. Et maintenant dès la promulgation de la loi qui encadre la médecine africaine par le chef d’État nous allons nous en approprier et essayer de l’implémenter ; c’est ça notre challenge. Certes cela demande beaucoup d’énergies et de ressources et nous sommes un groupe de plusieurs personnes qui ont la volonté et qui veut se mettre ensemble. Je crois que nous allons atteindre les objectifs. En Afrique de l’Est par exemple dans une pharmacie, il y a le secteur de la médecine africaine il faut qu’on y arrive puisqu’avec la covid-19 on a prouvé que la médecine africaine a de la valeur et que nous avons du potentiel. C’est ça mon rêve je suis médecin bimodal, je maîtrise la médecine africaine et occidentale et je souhaite qu’en 2023 que je puisse mettre au point un deuxième médicament contre une certaine pathologie pour le bien des camerounais et autres, voilà donc mon challenge pour 2023.
Entretien réalisé par notable et Pasteur Joseph Marie Fils NDJAMA Afrique Performance n° 250 du mardi 10 janvier 2023
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