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El Hadj Nji Kouotou Njoya Aboubakar:De la revendication à la méditation

 
Le prince, héritier du tout 1er Grand Imam Bamoun de la Mosquée centrale de Foumban Nji Kouotou Ibrahim, parle de son éviction du champ religieux dans le NOUN en dépit de toutes actions positives menées par son feu père. Rencontre avec cet octogénair


Le prince, héritier du tout 1er Grand Imam Bamoun de la Mosquée centrale de Foumban Nji Kouotou Ibrahim, parle de son éviction du champ religieux dans le NOUN en dépit de toutes actions positives menées par son feu père. Rencontre avec cet octogénaire à la mémoire inattaquée.
Cet après midi du 14 mars 2011 est très ensoleillé à Foumban. La fine pluie qui s’est abattu sur la ville il y’a quelques jours n’a pas totalement effacé la masse poussiéreuse. Au lieu dit « Jeunesse et Sport », sur la route de la montagne sacrée, gît la grande concession du feu Imam Nji Kouotou, à quelque mètres de la route non bitumée. Dans la grande mosquée qui vous accueille à l’entrée de la clôture, quelques fidèles rattrapent la prière de l’après midi, l’Asr. La grande maison du chef est au milieu de la cour et est entourée des cases des épouses. « Assalamou Alékoum », récite le reporter à l’entrée de la maison, sans réponse. C’est un silence digne d’un milieu de méditation, dilué par le son de la télévision restée allumée. Indice d’une présence humaine dans la pièce. Quelques minutes après, un jeune homme, à la taille moyenne, teint clair, se dirige vers le reporter et son compagnon. Maloum Abilou est le petit fils de l’Imam, qui est aussi son homme de chambre. « Assalamou Alékoum, vous cherchez l’Imam ? il est dans sa chambre, couché et malade, mais allons y, il reçoit ». Renseigne notre guide, d’un ton courtois et respectueux à l’endroit des visiteurs.
Le salon est très vaste. Des chaises sont disposées comme dans une salle de conférence, avec un grand espace au centre. Au fond, se trouve le fauteuil du chef. Quelques photos aux couleurs diluées renseignent sur la grandeur du défunt maitre des lieux. Grande gandoura, turban autour de la tête avec une imposante canne à la main, devisant avec le sultan roi, Njimoluh Njoya Seidou. Ce court séjour au grand salon s’achève lorsque notre guide nous conduit dans la pièce du grand Imam.

Un malade lumineux

« Nji, il y’a des étrangers qui sont venus te rendre visite », informe notre guide. Le solide veillard, couché dans son lit du côté gauche, sur un drap blanc bien enfilé, a son dos tourné de la porte d’entrée. Bien conscient et lucide, chapelet à la main droite, visiblement en pleine invocation, cherche à savoir qui sont-ils ces étrangers. « Nous venons de Yaoundé, de la part de Cheikh Ibrahim Moubarak ». A ces mots du reporter, l’Imam semble plus revigoré et l’invite à savoir sur le lit en face de lui. Juste le temps d’achever son invocation et de faire une courte prière, les deux mains tournées vers le ciel. Dans ce climat détendu et convivial, l’Imam, l’air fragilisé par la maladie et atteint par l’âge, 82 ans avec ses dents encore solides, fait montre une lucidité imperturbable dans les sujets qu’il aborde. « J’ai hérité à mon feu père en 1973 et depuis lors je n’ai jamais été impliqué dans l’organisation religieuse dans le NOUN. Or mon père a lui seul, qui était fils du roi Njoya a implanté 600 mosquées dans le NOUN ». Argue notre interlocuteur, d’un ton grave. Et la raison d’après lui, « c’est simplement l’ingratitude de ceux qui son restés », du coup, pense t-il « on assiste à un Islam en vrac dans le NOUN avec beaucoup de désordre »
Dans le même temps, la concession du feu Imam Nji Kouotou est restée comme le musée des objets et documents islamiques à Foumban. Pour illustration, l’Imam appelle Maloum Abilou à ouvrir le coffre situé juste à coté de son lit, pour nous montrer le 1er exemplaire du Saint Coran rapporté par son feu père de Yola au Nigéria. « Tous ces documents anciens que vous voyez là ont fait l’objet de la visite de l’actuel sultan Sa Majesté El Hadj Ibrahim Mbombo Njoya dans cette concession le 20 janvier 2000 ». Les photos prises à cette occasion soigneusement rangées dans un album renseignent sur la solennité de cette cérémonie. « Tous ces objets sont restés ici parce que le roi Njoya avait confiance à mon feu père », renchérit l’Imam.

De la genèse de l’Islam dans le NOUN

Dans ses profondes réflexions intellectuelles, El Hadj Nji Kouotou Njoya Aboubakar s’intéresse à la genèse de l’Islam dans le NOUN. « En 1968, quand j’arrive à Foumban, je pose la question à mon papa de savoir comment son père le feu roi Njoya Ibrahim a fondé l’Islam. Il resta sans réponse et alla voir son frère le sultan roi Njimoluh Njoya Seidou. Ils avaient crée un secrétariat afin qu’on retrace cette histoire et pour le faire nous étions, Nji Fifen Dakouo, sage et grand philosophe en pays Bamoun, Nji Pekekue Mama, Njoya Ibrahimou, Pare Isaac, qui sortait de Paris et moi-même ». A l’issu de cette assise, l’Imam peut nous éclairer sur le début des choses. « Le royaume avait connu une guerre civile avec Gebtkom Ndombuo de 1892 à 1894. C’est le lamido de Banyo qui enverra une expédition de 800 hommes blindés, en guise d’aide au roi Njoya. Ceux-ci gagneront le combat en 2 mois seulement. Dans leur quotidien, ces guerriers se mettaient au bord de l’eau, après un nettoyage, se rangeaient en direction de l’Est et effectuaient des mouvements (la prière) totalement inconnus des Bamoun. Ensuite, ils lisaient un livre (le Coran) et allaient à la guerre ». Cette grande curiosité rapportée au roi Njoya, qui enverra une délégation de 370 personnes, dont les chefs étaient Yerima et Jory pour aller rencontrer le lamido de Banyo pour en savoir plus sur cette pratique. D’après notre historien, « Il y’aura 70 esclaves à laisser au lamido et de nombreux cadeaux. De retour de cette expédition, l’Islam sera la trouvaille et en 1895, le roi Njoya enverra une délégation à Yola au Nigéria pour l’apprentissage de la religion »
Plus d’un siècle après la venue de l’Islam à Foumban et dans le NOUN, le film que nous offre les dignitaires est déplorables. Manque d’organisation, amateurisme dans la gestion, problème de leadership. Ce cliché sombre fait des musulmans la risée de la société et l’Islam semble régresser. L’échange fructueux avec El Hadj Nji Kouotou Njoya Aboubakar, qui dure plus d’une heure s’achève non sans que l’Imam ait invoqué Allah pour nous. Mais aussi pour lui, lui qui prépare un ouvrage sur la genèse de l’Islam en pays Bamoun. Que de chantiers pour ce combattant croyant et conscient que la fin de son combat peut être imminente.


Mohamed Azize MBOHOU, envoyé spécial à Foumban


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